Si les commerces de vente d’objets d’occasion sont nombreux, il n’est pas toujours aisé de les différencier correctement. Regroupés sous le terme générique de « foire », les vide-greniers, brocantes, marchés aux puces ou encore foires au troc sont des évènements ponctuels programmés ne disposant toutefois pas des mêmes étals. Ces commerces se répartissent en fonction d’une vente faite par un particulier ou un professionnel et par rapport à la possible valeur historique et artistique des objets d’occasion.
L’expression vide-grenier est l’appellation la plus courante, néanmoins, vous trouverez également les termes de « braderie » ou « réderie » en Picardie, de « foire aux puces » ou « foire à tout » en Normandie ou encore de « bric-à-brac » dans le Centre-Ouest afin de désigner un regroupement populaire de particuliers venant vendre les objets personnels dont ils n’ont plus l’usage. Les vides-greniers sont généralement organisés par des associations de quartier ou la ville qui impose un « droit de participation » de la part des exposants. Pour une « vente au déballage » chez soi, il est nécessaire d’en faire la déclaration à la mairie, sous peine d’amende.
La vente par des particuliers est le critère qui distingue le vide-grenier de la brocante ou encore du marché aux puces. Les étalages regorgent d’objets d’occasion divers, tels que des vêtements, des jouets, de la vaisselle, du mobilier, de la décoration, des livres et tant d’autres à des prix très abordables, choisis par l’exposant. Comme son nom l’indique, le but est de vider son habitation des objets dont on n’a plus l’utilité et non de chercher à en tirer profit. C’est pourquoi un même particulier ne peut participer à plus de deux vide-grenier par an pour éviter qu’il ne se livre à un « travail dissimulé ».
Si le vide-grenier est avant tout un lieu de vente d’objets d’occasion en tout genre, il peut toutefois être thématique. On parle alors de vide-dressing ou vide-armoire pour des stands consacrés aux vêtements d’occasion et de vide-poussette pour des ventes destinées aux objets et accessoires pour enfants.
Contrairement au vide-grenier, la brocante peut être soit une boutique, soit un regroupement public de professionnels faisant le commerce à la fois d’objets d’occasion, d’objets de collection et de fripes. Le brocanteur ne peut pas être assimilé à un antiquaire puisque celui-ci se spécialise uniquement dans la vente d’objets de plus de cent ans d’âge ayant une valeur historique ou artistique. Le brocanteur doit être inscrit au registre du Commerce et faire une déclaration en préfecture en tant que revendeur « d’objets mobiliers » mais, surtout, il est dans l’obligation de tenir un registre de police où sont répertoriés et décrits les objets achetés.
Les brocantes ont souvent lieu les premiers ou derniers week-ends de chaque mois, en particulier le dimanche. Elles sont généralement libres d’accès mais peuvent être aussi des manifestations privées avec frais d’entrée. Bien qu’il ne s’agisse plus d’objets personnels mais d’objets déjà chinés au préalable par le brocanteur, vous pourrez trouver les mêmes types d’objets d’occasion que sur les vide-grenier puisque sur une brocante on vend de tout. Néanmoins, bien que la plupart de ces objets ne possèdent que peu de valeur, ils demeurent beaucoup plus anciens et sont l’objet de recherches de la part de passionnés. Dans certains cas, un objet peut toutefois se démarquer par sa rareté et intéresser les collectionneurs.
Le marché aux puces, dit plus vulgairement « les puces », est souvent associé à un marché traditionnel sur lequel ne figure aucun aliment, mais des objets d’époque, d’art, des fripes, des antiquités reconnus pour leur valeur historique ou artistique. Comme pour la brocante, s’y mêlent des stands de professionnels à la fois brocanteurs et antiquaires où l’on déniche des tableaux, du mobilier, des livres, des affiches, des bijoux, de l’argenterie et bien d’autres objets certifiés, d’où leur prix souvent conséquent. Les antiquaires et les experts d’art des marchés aux puces vendent la plupart du temps des objets expertisés, restaurés et réparés qui attirent les plus grands collectionneurs. Il s’agit alors d’une commercialisation d’antiquités et d’œuvres d’art plus que d’objets usagés où la négociation est à l’honneur.
Les marchés aux puces ouvrent souvent leurs portes les week-ends, ils peuvent être couverts ou en extérieur mais sont généralement fixes avec des exposants réguliers. Toutefois, certaines boutiques – d’antiquaires par exemple – peuvent ouvrir au quotidien. Parmi les marchés aux puces les plus connus en France figurent celui de la porte de Clignancourt et de Saint-Ouen, celui du Canal à Lyon ou la Madrague-Ville à Marseille.
Comme son nom l’indique, la foire au troc est une manifestation collective signifiant qu’il n’y a pas d’échange monétaire mais un échange d’objets d’occasion de valeur égale entre particuliers. Anciennement véritable commerce, le troc est de nos jours l’occasion de faire de la récup et des économies. Ce système est alors ce qui le différencie du vide-grenier. Vêtements, accessoires, objets de décoration, outils, jouets, électroménager, tout peut être troqué.
Les regroupements pour les foires au troc sont ponctuels et programmés dans les villes par des associations, la mairie ou des particuliers. On en distingue plusieurs types : la « bourse aux échanges », le « troc party » ou encore le « troc spécialisé ». Ce dernier est le plus répandu puisque le troc entre mêmes objets est plus facile à évaluer. Le troc aux vêtements, le troc aux plantes (ou aux graines) ou encore le troc aux jouets demeurent les plus communs.
À noter : Si une part de commerce perdure dans le troc, du fait d’un échange de même valeur, les Gratiférias sont quant à elles des marchés gratuits basés sur un système de don d’objets d’occasion ou de services. Le don se fait sans aucune contrepartie.