Avec son ambiance intemporelle et son décor typique, le marché aux puces de Saint-Ouen est un des lieux de visite incontournables d’Île-de-France. Installées à l’origine aux abords des grandes agglomérations, les « Puces » constituent désormais de véritables pôles d’attraction commerciale et touristique.
2 500 commerçants sont installés au sein des Puces de Saint-Ouen, qui drainent une foule de chineurs, d’amateurs éclairés d’objets rares, mais aussi de simples curieux en quête de balades inédites.
Pénétrer dans le marché aux puces, c’est entrer dans un microcosme unique, où se côtoient, où petite et grande histoire s’enchâssent et s’entremêlent, à la faveur du hasard et des opportunités. Retour sur l’origine des marchés aux puces.
D’où vient le terme ?
L’expression « marché aux puces » daterait de 1880 et viendrait d’un militaire : observant depuis les fortifications de Paris les échoppes situées en contrebas, il se serait alors exclamé: « Ma parole, c’est le marché aux puces ! ». Plus vraisemblable, une autre version attribue la genèse du terme à une expression péjorative destinée à qualifier les vêtements proposés par les chiffonniers. Ces effets étaient vendus « puces comprises », car ils grouillaient généralement de vermine !.
L’origine du marché aux puces « parisien »
Peu avant le XXe siècle, la Ville de Paris chasse les chiffonniers hors des murs de la municipalité, dans un but d’assainissement de la Capitale. Les « biffins », comme on les surnomme alors, se concentrent dans la zone de Malassis, près de Saint-Ouen, où ils finissent par s’installer définitivement. Baraques et cabanes en tout genre poussent dans la « zone »,au pied des « Fortifs ». Le secteur auparavant occupé par des gitans accueille désormais chiffonniers, fripiers, crocheteurs puis brocanteurs et antiquaires. Tous les dimanches, l’avenue Michelet déborde de ferraille et bric-à-brac étalé sur ses trottoirs. Malassis est également une zone de non-droit, détaxée hors du périmètre de l’octroi parisien, et par conséquent exempté de taxes. En parallèle du développement de la zone, guinguettes et échoppes proposent aux parisiens du vin non taxé. L’arrivée du métropolitain en 1908 augmente la fréquentation de la zone, et les brocanteurs expriment le besoin de disposer de locaux pour ne plus avoir à déballer puis remballer leur marchandise chaque jour. La structure du marché tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec des bâtiments clos s’impose tout naturellement.
Les Puces « en dur »
Peu après la fin de la Première Guerre Mondiale, des spéculateurs achètent des terrains dans la zone. Ils y aménagent des rues, construisent des stands et installent l’eau courante et l’électricité. Le marché aux Puces est désormais en dur ! Le marché Vernaison, du nom de son propriétaire Roman Vernaison, est le premier à proposer des petits baraquements préfabriqués, dès 1920. Le Marché Biron, cinq ans plus tard, s’installe sur le « Champ des rosiers ». Des meubles anciens de qualité, des bois dorés, et de la verrerie y sont proposés au public. Le Marché Jules Valles ouvre pour sa part quelques années plus tard, en 1938. Le Marché Malik est construit, dans la foulée, sur un terrain de 3000 m2. Ce marché doit son nom à un noble albanais en exil, locataire du terrain. Devenues très en vogue, les puces de Saint-Ouen doivent aussi leur renommée aux cafés, restaurants et aux activités de tous genres que l’on peut y pratiquer. De nombreuses nouvelles boutiques ouvrent, chacune disposant de sa spécificité (meubles, argenterie, objets insolites, etc.). Durant la décennie 1960, la construction du périphérique modifie la topographie des Puces et affecte son romantisme d’antan.
Les marchés parisiens et de proche banlieue aujourd’hui
Outre les puces de Saint-Ouen, d’autres marchés aux puces se sont installés à Paris intra-muros et en proche banlieue. Le marché aux puces de la porte de Montreuil, par exemple, est actif depuis 1860. Le marché aux puces de la Porte de Vanves, au Sud de la Capitale, compte aujourd’hui près de 400 marchands de meubles, d’objets divers et de curiosités.